Comment gérer les comportements inappropriés de votre enfant

Comportements inappropriés

Comment gérer les comportement inappropriés de votre enfant ?

La semaine dernière, je partageais avec vous des astuces pour faire face à la désobéissance de votre enfant. Même si la désobéissance est certainement un des comportements problématiques le plus fréquent chez les enfants, c’est loin d’être le seul. Il existe bien d’autres comportements inappropriés qui peuvent prendre des formes très variées. Parmi les plus courants on retrouve :

  • La désobéissance
  • Les crises de colère
  • Les disputes et l’agressivité
  • Les pleurnicheries
  • L’enfant interrompt, réclame de l’attention
  • Des problèmes pendant le repas
  • Des problèmes à l’heure du coucher
  • Des problèmes lors de la séparation
  • Des comportements inappropriés durant les courses
  • Des comportements inappropriés à l’école
  • Des problèmes en présence d’autres personnes

 

Dans cet article je vous propose 4 clés éducationnelles, pour vous aider à gérer les comportements inappropriés de votre enfant.

Clé n°1 : exposez les règles de base à votre enfant

La première chose à faire pour tenter de limiter les mauvais comportements de votre enfant c’est de fixer des limites pour que l’enfant sache ce que vous attendez de lui. C’est une erreur de supposer qu’il sait ce que vous attendez de lui sans le lui dire clairement.

Je vous encourage à fixer des règles en respectant ces deux conseils :

  1. Définissez des règles simples et adaptées à l’âge de l’enfant pour qu’il puisse facilement les comprendre. Par exemple « on marche calmement à la maison, courir et sauter c’est dans le parc »
  2. Préférez les règles annoncées positivement. La règle doit indiquer à l’enfant ce qu’il a le droit de faire et non ce qu’il ne doit pas faire. Par exemple « on marche dans la maison » sera plus efficace que « ne cours pas dans la maison ».

 

Veillez à ne pas tomber dans le piège de fixer trop de règles et de restrictions sur des choses qui ne sont pas de l’âge de votre enfant. 4 ou 5 règles de base suffisent et peuvent vous simplifier le quotidien.

 

En cas d’infraction de ces règles, il conviendra d’utiliser un moyen pour renforcer la règle. Voici 3 étapes simples que je vous recommande :

  1. Présentez le problème à votre enfant et expliquez-lui en quoi ça en est un : « Hugo arrête de courir, tu risques de casser quelque chose. Quelle est la règle à la maison ? »
  2. Puis demandez-lui de vous énoncer la règle : « A l’intérieur de la maison on marche »
  3. Et entraînez-le à faire la chose en question correctement : « Oui c’est ça, à la maison on marche donc retourne dans l’entrée et montre-moi. Merci de m’avoir montré comment on se déplace à la maison ».

 

Les règles de base sont un bon moyen pour vous aider à inculquer des bons comportements et ainsi éviter les mauvais. Malgré tout, les comportements inappropriés finissent tôt ou tard par arriver. Je distingue 2 types de mauvais comportements : les problèmes mineurs qui peuvent être ignorés et les problèmes qui nécessitent une intervention de votre part.

Clé n°2 : utilisez l'indifférence volontaire contre les problèmes mineurs

J’entends par problèmes mineurs les provocations, les pleurnicheries, les grimaces, l’enfant qui boude, les cris de caprice, etc. Une stratégie contre ces comportements peut être de les ignorer pour ne pas tomber dans le piège d’accorder de l’attention à de mauvais comportements qui est une façon de les encourager à notre insu.

Je préfère vous prévenir, votre enfant peut aller très loin et redoubler d’efforts pour attirer votre attention. La clé pour vous sera de ne pas céder. Si vous ignorez deux fois et que vous céder la troisième fois, il faudra tout recommencer et votre enfant va apprendre que s’il persiste vous finirez par céder.

Je vous encourage vraiment à ne pas céder, c’est très dur car vous êtes tentés de le faire pour avoir la paix. Tenez-bon, votre enfant finira par apprendre que ça ne sert à rien et il laissera tomber.

 

L’indifférence volontaire est une méthode très efficace mais ingrate à mettre en place car, au début, vous risquez de voir la situation s’empirer avant de s’améliorer. Attendez que la tempête passe et vous réussirez à mettre fin à ces mauvais comportements à long terme.

Clé n°3 : ayez recours aux conséquences et à la mise au calme pour les problèmes que ne peuvent pas être traités par l'indifférence volontaire

Pour les problèmes qui ne peuvent pas être traités par l’indifférence volontaire, il convient d’exposer les directives à votre enfant et d’y associer une conséquence s’il n’obéit pas. Sans conséquence pour une mauvaise conduite, votre enfant ne sera pas incité à obéir.

L’idéal est de fixer une conséquence logique directement liée au comportement problématique.

Prenons quelques exemples :

  • Si l’enfant ne mange pas proprement, la conséquence peut être de nettoyer
  • Si l’enfant casse quelque chose, la conséquence peut être de ramasser ou de réparer
  • Si les enfants se disputent pour un jeu, la conséquence peut être de confisquer le jeu 5 à 10 minutes et si les disputent resurgissent une fois le jeu rendu, confisquez le jeu plus longtemps, 30 minutes par exemple.

 

Parfois il n’est pas possible d’appliquer une conséquence logique à une directive (par exemple, votre enfant crie alors que vous êtes au téléphone). Dans ces cas on aura recours à la période de calme qui est une autre façon d’apprendre à votre enfant les comportements acceptables.

Concrètement, si vous avez donné une directive claire à votre enfant et qu’il n’obéit pas, dites-lui ce qui ne va pas et que la période de calme est la conséquence.

Déplacez l’enfant à côté de l’activité et dites-lui de rester là pendant 2 minutes. Quand vous le placez en période de calme, ignorez les plaintes et n’argumentez pas. Les périodes de calme n’ont pas besoin d’être longues, entre 2 et 5 minutes suffisent.

A la fin de la période de calme invitez-le à reprendre l’activité et félicitez-le d’avoir respecté cette période.

Clé n°4 : utilisez la période de retrait pour les comportements les plus graves

Pour les comportements inappropriés les plus graves ou si la période de calme ne fonctionne pas, vous pouvez utiliser la période de retrait. Cette stratégie aide votre enfant à apprendre à se contrôler, à se calmer et acquérir des comportements acceptables.

 

La période de retrait peut servir de conséquence à une période de calme non-respectée ou quelque chose de plus sérieux comme la désobéissance continue, l’agressivité ou un comportement destructeur. Voici comment mettre en place une période de retrait :

  • Retirez l’enfant de la situation et placez-le dans un autre espace pendant 2 à 5 minutes. Expliquez-lui pourquoi il va en période de retrait et qu’il doit être calme pendant ce temps pour pouvoir revenir à son activité. Expliquez-lui également les étapes de la période de retrait avant de l’utiliser et vérifiez qu’il ait compris la condition de retour à l’activité (avoir réussi à s’apaiser et se calmer).
  • Si votre enfant sort de la pièce avant d’y être autorisé, raccompagnez-le calmement en période de retrait
  • Une fois la période de retrait terminée, revenez à l’endroit où le problème est survenu. Rappelez-lui les règles et autorisez-le à reprendre l’activité. Félicitez-le dès qu’il se comporte bien. C’est vous qui décidez quand la période de retrait est terminée. Elle ne fonctionnera pas si votre enfant en sort quand il veut ou s’il en sort avant d’être calme.

 

La période de retrait doit s’effectuer dans une pièce où il n’y a rien d’intéressant à faire donc éviter de mettre l’enfant dans sa chambre avec ses jouets. Si besoin, préparez une pièce avant d’en avoir besoin pour la période de retrait en enlevant les objets fragiles et dangereux.

Veillez à ne pas lui accorder d’attention pendant la période de retrait. Cela peut empirer les cris et la colère mais comme pour l’indifférence volontaire, tenez bon !

 

En revanche, si vous utilisez trop souvent la période de retrait, posez-vous la question de savoir si c’est la bonne conséquence pour ce problème ou y-a-t-il une conséquence plus logique ? Si vous planifiez assez d’activités stimulantes pour l’occuper ? Si vos attentes sont adaptées à l’âge de votre enfant ?

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Merci de m'avoir lu !

Je suis Mathilde Naccache, neuropsychologue diplômée en Psychopathologie et Neuropsychologie Cognitives avec une formation en sciences cognitives fondamentales et appliquées.

Je suis passionnée par la gestion des émotions chez les enfants atteints de déficits de l’attention.

J’exerce au sein du cabinet Odyssée à Nice où j’ai pris en charge et accompagné plus de 300 enfants et parents.

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Témoin de la souffrance des parents face à des enfants parfois difficiles, il m’est apparu indispensable de mettre l’unicité de l’enfant au centre de l’éducation en rendant les parents experts du développement de leur enfant.

J’ai créé le programme Parental pour donner des clés éducationnelles aux parents afin de réduire le stress parental et les aider à construire une relation parent-enfant épanouie.

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